Publié le 09 décembre 2024 par Priscilla Gout, mis à jour le 26 décembre 2024
CFP : “les participants réclament un nouveau congrès à Rennes !”
Retour sur le Congrès Français de Psychiatrie qui s'est tenu au Couvent des Jacobins du 27 au 30 novembre 2024.
4 437 acteurs de la psychiatrie se sont retrouvés à Rennes pour la 16e édition de leur congrès annuel. “Les retours sont dithyrambiques” se réjouit Nidal Nabhan-Abou, médecin psychiatre au centre hospitalier Guillaume Régnier, première femme expert, agréée par la Cour de cassation.
4437 congressistes, c’est une édition exceptionnelle ?
Nous avons battu tous les records ! En nombre de présents, comme en nombre de personnes inscrites en distanciel puisque nous avons comptabilisé 9900 retransmissions pendant les 4 jours de congrès. Une semaine après la fin de l’événement, les visionnages dépassaient les 20 000, c’est impressionnant ! À certains moments, en voyant le monde dans les escaliers du Couvent, nous avions l’impression d’être à la fête de la musique ! Pour autant, la circulation était très fluide, même si l’affluence a été toutefois forte au moment du repas. La configuration du bâtiment a permis aux congressistes d’évoluer sur plusieurs niveaux, dans plusieurs espaces. Ils ont aimé circuler dans toutes les parties du Couvent, du cloître à la nef en passant par l’auditorium.
Cette édition a également été très appréciée des congressistes semble-t-il…
Nous avons énormément de messages de remerciements ; j’en ai personnellement reçu plus d’une centaine qui disaient : “Merci pour la chaleur et la générosité de l’accueil ; J’ai eu l’impression de vivre un rêve dans le Couvent ; le manège sur la place, les rues pavées… ; Quel beau programme, quel lieu exceptionnel ! ; À quand une prochaine édition à Rennes ? ; Une magnifique édition dans la très belle ville de Rennes ; En venant à Rennes, le congrès a passé un cap…”. Les gens se sont également rendu compte qu’être accueillis dans un bâtiment aussi beau en coeur de ville et non en périphérie était une chance !
Pourquoi avoir choisi Rennes ?
Je suis membre du bureau du comité national d’organisation du CFP depuis 10 ans mais je n’avais jamais osé proposer la candidature de la ville où j’exerce, parce qu’il n’y avait pas de structure d’accueil à la hauteur de l’événement. La réhabilitation du Couvent des Jacobins a changé les choses donc je me suis lancée. Il y a 2 ans, les secrétaires généraux du comité d’organisation sont venus visiter le Couvent et rencontrer les équipes : ils ont été convaincus.
Ce congrès va générer des retombées pour la ville, c’est certain. La première, c’est que nous aimerions que le CFP revienne à Rennes. La seconde, c’est qu’une dizaine d’exposants, associations ou sociétés savantes, nous ont dit qu’ils avaient envie d’organiser leurs prochains congrès au Couvent des Jacobins, un lieu « magique ».
Comment se porte la psychiatrie à Rennes ?
Nous avons la chance d’avoir une bonne synergie entre la psychiatrie hospitalière et la psychiatrie libérale. La psychiatrie hospitalière dépend du centre Guillaume Régnier. Elle est organisée en pôles de secteurs, et comprend également un pôle universitaire qui chapeaute l’enseignement de la spécialité à la fac de médecine. Le médecin chef de ce pôle est le professeur Dominique Drapier, président du comité local d’organisation du congrès qui vient d’avoir lieu à Rennes.
La psychiatrie libérale compte près de 70 praticiens qui consultent en ville, organisés en association. C’est une spécificité rennaise. L’ARPEL (Association Rennaise des Psychiatres d’Exercice Libéral) est présidée par Mathilde Drouffe, une jeune consœur dynamique. Elle a réussi à donner une impulsion à la psychiatrie libérale et a oeuvré pour créer du lien entre praticiens libéraux et hospitaliers.
Malgré la crise Covid, l’anxiété qui règne dans la population, toutes ces choses qui impactent notre spécialité, nous avons réussi, avec la ville de Rennes, à avancer main dans la main. Il reste que la psychiatrie manque de moyens et de professionnels. La pédopsychiatrie, notamment, est en grande difficulté, à Rennes comme dans tout le pays.
(Propos recueillis par Béatrice Ercksen)