Publié le 12 septembre 2022 par Priscilla Gout, mis à jour le 24 janvier 2024

19èmes Journées de chirurgie gynécologique et pelvienne : “pouvoir tout faire à pied est un atout majeur”

En septembre, les professionnels de la santé des femmes seront réunis à Rennes.

Couvent des Jacobins Place Sainte-Anne
Photo : Destination Rennes – JF Mollière

Fait rare, deux sociétés savantes, la SCGP – Société de Chirurgie Gynécologique et Pelvienne – et la SFOG – Société Française d’Onco-Gynécologie seront réunis pour un congrès conjoint du 21 au 23 septembre 2022 à Rennes. Explications avec le professeur Vincent Lavoué, porteur local du congrès, et le professeur Pierre Collinet, Président de ces 19èmes Journées de chirurgie gynécologique et pelvienne.

Parlez-nous de vos parcours…

Vincent Lavoué – Je suis chef du service de Gynécologie au CHU de Rennes, membre de la SCGP et du comité d’organisation inter-régional du congrès. Originaire de Dinan dans les Côtes d’Armor, j’ai choisi de faire mes études et mon internat de médecine à Rennes. En général, les Bretons restent en Bretagne, ou quand ils s’en vont, finissent par revenir ! Je me suis ensuite engagé dans la voie hospitalo-universitaire pour devenir professeur des universités en gynécologie obstétrique, avec un intérêt tout particulier pour la prise en charge des cancers féminins (pelviens, gynécologiques et mammaires). J’ai par ailleurs travaillé dans différents services pour me former, comme à Paris, ou au Canada.

Pierre Collinet – Je suis chirurgien gynécologue de formation. Après avoir été chef de service en gynécologie au Centre Hospitalier Universitaire de Lille, je suis aujourd’hui chirurgien libéral en hôpital privé Le Bois à Lille. Le congrès est organisé dans une ville différente chaque année, avec une alternance entre Paris et la province. J’ai organisé ce congrès à Lille en 2019 et je le préside cette année à Rennes.

Professeur Lavoué, votre spécialité, qui concerne la santé des femmes, est très vaste. Pouvez-vous nous en dire plus sur sa place sur le territoire ?

Ma spécialité prend en charge toutes les étapes de la vie des femmes, avec 3 grands axes : la maternité, la chirurgie liée aux pathologies de l’appareil génital et mammaire, et la fertilité. Si le CHU reste le point d’ancrage de toutes les spécialités en santé sur le territoire, la santé des femmes est un domaine particulier car il nécessite beaucoup de moyens. Nous travaillons par exemple étroitement avec l’hôpital privé de Saint-Grégoire et la clinique mutualiste de La Sagesse à Rennes. Et nous sommes tous associés au sein du comité organisateur 19èmes journées de chirurgie gynécologique et pelvienne.

La collaboration entre les structures et les services est forte en Bretagne. Nous organisons des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) communes avec la clinique mutualiste de La Sagesse pour tout ce qui concerne l’oncologie. Récemment, nous avons également lancé le réseau EndoBreizh, reconnu par l’ARS (l’Agence Régionale de Santé). Sa mission : proposer un parcours de soins global aux patientes atteintes d’endométriose en Bretagne. L’endométriose est une pathologie qui touche 10% des femmes, avec très souvent une errance diagnostique de plusieurs années.

Pourquoi réunir deux sociétés savantes pour ces 19èmes Journées de chirurgie gynécologique et pelvienne ?

Vincent Lavoué – Plusieurs sujets ont secoué notre société et remis en cause toutes nos pratiques, comme l’endométriose, un exemple criant de non prise en compte de la parole des femmes ; la notion de consentement et les violences obstétricales et gynécologiques… La session du congrès qui les concerne est d’ailleurs très attendue, à la fois par les professionnel(le)s et par les femmes.

Car le plus grand risque lié aux polémiques est le défaut d’accès aux soins. D’où la nécessité de mener une réflexion globale et conjointe, et que les pouvoirs publics s’emparent également de ce sujet, comme l’a fait Elisabeth Borne en saisissant, début juillet, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) sur la question du consentement dans le cadre médical.

Pierre Collinet – Nos deux sociétés ont toujours fonctionné en parallèle. Beaucoup de congressistes de la SFOG s’intéressent aux sujets liés à la chirurgie gynécologique et pelvienne car ils sont amenés à traiter des pathologies bénignes et malignes chez leurs patientes. Aussi, la plupart des congressistes avaient pour habitude d’assister aux deux événements. La réunion de ces deux congrès – initiée par le Professeur Vincent Lavoué et le Docteur Frédéric Guyon – va faciliter les échanges et permettre également de mutualiser les projets et les coûts. L’intérêt est donc multiple, pour les organisateurs comme pour les participants.

Par ailleurs, les polémiques récentes ont amené nos sociétés savantes à aller au-delà de l’aspect purement technique et chirurgical, pour considérer la santé des femmes de manière plus globale. Ces journées à Rennes marquent pour ainsi dire le début d’une profonde réflexion sur l’évolution de nos pratiques, afin qu’elles soient de plus en plus respectueuses de la volonté des femmes et de leur bien-être.

Congrès SCGP SFOG Rennes

Pourquoi avoir choisi d’organiser ces Journées au Couvent des Jacobins de Rennes ?

Vincent Lavoué – Rennes dispose de nombreux atouts : la métropole est très bien reliée à la capitale par le train, en 1h25 seulement, donc 1h30 porte-à-porte grâce au métro rennais, et elle dispose également d’un aéroport. Tout cela optimise les chances de succès d’un congrès, dont le lieu doit être pratique, accessible et agréable. Même si évidemment, la qualité du programme et des intervenants l’est tout autant.

Le Couvent des Jacobins, quant à lui, est un lieu magnifique, chargé d’histoire donc très emblématique. Sa particularité est de réunir beaucoup d’avantages : la qualité des salles, leur multiplicité, idéale pour proposer plusieurs sessions en parallèle ; également sa localisation en plein centre, qui permet aux congressistes de profiter pleinement des interactions sociales offertes par le congrès et de découvrir la ville… Pour avoir fait d’autres congrès ailleurs, je peux dire que le temps consacré aux déplacements peut devenir une véritable contrainte ! C’est pourquoi pouvoir tout faire à pied est un atout majeur.

Pierre Collinet – Nous sommes toujours à la recherche de lieux attractifs, avec une capacité d’accueil de 700 à 800 personnes et accessibles, afin que les congressistes puissent faire du tourisme. La plupart d’entre nous travaillons dans des grands centres hospitaliers et apprécient d’en sortir pour profiter dynamisme du centre-ville. De plus, le Couvent est un lieu très intéressant, tant du point de vue historique qu’architectural.

Votre soirée de gala se déroule au sein d’un autre lieu emblématique de la ville… 

Vincent Lavoué – Oui, nous organisons notre soirée au Stade Rennais. Cela nous permettra de découvrir un autre lieu de la métropole rennaise. Nos congressistes pourront ainsi visiter le Roazhon Park – un lieu hautement symbolique pour les Rennais – et découvrir sa Galerie des Légendes. De son côté, la SFOG organisera une course dans la ville en fin d’après-midi, une autre manière de parcourir la ville.

Tourisme éco-responsable